L’association "Anciens Aérodromes" est née de la rencontre de plusieurs passionnés du Nord de la France, il n’est donc pas surprenant qu’elle ait choisi de rappeler, pour ce premier volume d’une nouvelle collection, l’histoire oubliée de l’aérodrome de Ronchin, disparu depuis longtemps dans les bouleversements de l’aménagement de la métropole lilloise, dont seul l’établissement de l’ONERA a maintenu en ces lieux une tradition aéronautique.
Comme dans bien d’autres cas, les pionniers aéronautiques lillois du début du XXe siècle ne peuvent trouver les quelques dix à vingt hectares nécessaires à leurs expériences que sur le champ de manœuvres local, celui-ci ayant l’avantage de se trouver juste à la sortie des fortifications de la ville. Malheureusement, ces dernières se transformeront rapidement en un handicap incontournable en bloquant une bonne moitié des abords de la plate-forme quand l’aviation se développe au sortir de la Grande Guerre, le site de l’autre aérodrome de Ronchin créé par les aviateurs allemands n’ayant pas été retenu par les autorités.
Les auteurs nous font suivre le développement chaotique du terrain jusqu’à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, alors que le futur aérodrome de Lesquin créé quelques années auparavant affiche un avenir plus prometteur, quand Ronchin ne recevra plus que de rares avions de liaisons avant d’être transformé en leurre pour la protection de son successeur. Est-ce parce que l’auteur d’un ouvrage sur l’affaire des bombes britanniques en bois est membre de l’association — ouvrage sur lequel il inutile de revenir — que le rideau tombe sur une telle rumeur attachée à Ronchin ? Cette légende deviendra-t-elle un des mythes fondateurs des "Anciens Aérodromes" ?
Pour 5 €, les amateurs d’histoire des terrains français auraient bien tort de se passer de ce petit fascicule où il pourront trouver de très nombreuses informations inédites. Cependant, si l’association "Anciens Aérodromes" persistait dans son ambition à devenir une sorte de référence dans le domaine éponyme, ses membres seraient à notre humble avis bien inspirés de nous proposer dans la même collection un deuxième ouvrage bien plus abouti que cette brochure mal fichue, mal écrite et mal illustrée ! Comment peut-on n’y proposer aucun plan synthétique du site et même des sites, puisqu’il y eu deux aérodromes différents ? Comment ne pas évoquer les autres aérodromes de la banlieue lilloise proche, dont l’existence eut certainement une influence sur celle de Ronchin ? Citons juste pour mémoire "Le Tir à Loques", "Bondues" ou "Vendeville/Lesquin"… Comment ignorer l’Institut de Mécanique de Fluides de Lille, faisant aujourd’hui partie de l’ONERA — qui au passage a apporté son soutien à l’ouvrage ? Quant aux illustrations, le nombre a trop souvent pris le pas sur l’intérêt, pour autant qu’elles aient reçu une légende !
Nous demanderons au lecteur toute son indulgence pour une jeune équipe qui avait certainement à cœur de montrer concrètement qu’elle existe, mais ce travail aurait davantage eu sa place d’une manière provisoire sur le site web de l’association, en attendant qu’un travail plus abouti ait pu être réalisé sur le sujet.
Wait and see…
Pierre-François Mary
17 x 24 cm, 40 pages, broché
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