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mise en ligne: samedi 14 juillet 2018



L’étoile russe
Roman

Anne-Marie Revol

 
   

 

 

 Coup de cœur 2018 

Le 12 avril 1961, sur le chemin de l’école, les gamins en culottes courtes n’avaient qu’un seul sujet de conversation : "ils" avaient envoyé un homme dans l’espace. "Ils", c’étaient les Soviétiques ; mais que le premier être humain à grimper dans une fusée soit Maori, Baoulé ou Inuit était la dernière des préoccupations des garçons. Trois ans et demi plus tôt, les mêmes mioches avaient piqué leur nez vers les étoiles, espérant entr’apercevoir Spoutnik 1, pour le plus grand bonheur de leurs maîtres d’école submergés de questions : « M’sieu ! C’est quoi un satellite ? M’sieu, il ne va pas nous retomber dessus ? Pourquoi ? etc. »
Cette fois-ci, c’était du sérieux : ce premier homme ne s’appelait ni docteur Spencer ni Ray Comet. Il avait un nom bizarre, presque rigolo : Youri Gagarine ; et son vaisseau spatial n’était ni la Space Girl ni l’Arkenos, mais une fusée Vostok toute bête. En pleine Guerre froide, les membres des états-majors se rongeaient les ongles jusqu’au sang. Qu’importe ! Pour les gamins, la porte de l’aventure spatiale venait enfin de s’ouvrir.

Plusieurs décennies plus tard, le nom de Gagarine commence à s’estomper des mémoires alors qu’il avait étincelé sur toute la planète. Le brio et l’enthousiasme avec lesquels Anne-Marie Revol nous raconte Gagarine pouvait laisser entendre qu’elle aussi, en 1961, avait été abasourdie par l’exploit du beau Youri. Que nenni ! À l’époque où Vostok1 faisait le tour de la planète en une heure et demie dans sa capsule, l’auteur n’était même pas une idée : ses parents étaient des bambins (s’ils étaient nés...)

En ce qui concerne la forme, cet ouvrage est qualifié de "roman choral", un portrait par divers narrateurs ayant tous un regard différent sur le personnage principal. Et force est de constater que sous la plume d’Anne-Marie Revol et au sujet de Youri Gagarine, c’est d’une puissante efficacité. Multiplicité des points de vue et des périodes, variété jusque dans le style d’écriture (même les caractères d’impression changent), c’est un peu comme si on avait installé une profusion de caméras variées, noir et blanc, couleur, allant du 8 mm au Cinémascope, autour de Gagarine, et ce tout au long de sa vie. Certains cinéphiles établiront un parallèle avec le film Cloud Atlas (Cartographie des nuages).

Dans le premier chapitre, en 2011, un gamin de Little Odessa (New York) est amené à abandonner sa Game Boy pour accompagner son grand-père ― hanté par l’agonie sous ses yeux du cosmonaute Valentin Bondarenko — à une vente aux enchères chez Sotheby’s où est proposée une capsule Vostok, vestige de l’épopée spatiale soviétique.
Le voyage dans le temps étant autorisé dans les romans, dans le chapitre suivant, le lecteur se retrouvera cinquante ans plus tôt, dans la région de Saratov (URSS), où une fermière s’enfuit à l’apparition d’un personnage habillé d’une combinaison orange… et parlant le russe. Les huit autres chapitres, tous très variés quant au lieu, à l’époque et à l’écriture, finissent de brosser un tableau composite du premier être humain à avoir effectué un vol spatial, jusqu’à son destin tragique.

L’ouvrage est réussi, par son écriture, par sa structure, par son tonus. Pas un seul moment pour s’ennuyer : à chaque chapitre, on découvre une facette (bien réelle) de l’histoire de Youri Gagarine et, par-dessus tout, on découvre à cet ouvrage sous-titré "roman" une étonnante qualité documentaire. Nous ne pouvons que remercier Anne-Marie Revol d’avoir consacré un livre si abouti à un personnage-clé de l’aventure spatiale, et ce à une époque où les brumes du temps commençaient peu à peu à l’envelopper. Un ouvrage aussi agréable que bienvenu qui trouvera nécessairement un vaste lectorat.

Philippe Ballarini


318 pages, 21 x 13 cm, broché
0,364 kg


 

Références:

L’étoile russe
Roman

Anne-Marie Revol

Éditions J.C. Lattès

ISBN 978-2-7096-6090-7

19 €







Éditeur et auteur

Coordonnées de l'éditeur :
- Lattès


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