Chez l’éditeur Espaces & Signes, la collection Ciné voyage cherche à relier un emplacement géographique (La Bretagne, San Francisco, Rome, Montmartre, etc.) avec des films, séries télévisées ou dessins animés qui en soient emblématiques. C’est cette fois-ci un sujet plus thématique, l’aéroport, qui a été choisi, ce qui en justifie la présentation dans l’Aérobibliothèque.
L’ouvrage est assez petit (12x17cm soit inférieur à du A5) pour 95 pages, et l’auteur, Léo Soesanto, ne cherche pas l’exhaustivité. C’est plutôt un essai axé autour de ses choix de films, une anthologie qui aurait la taille d’un article de magazine plus long que la moyenne.
Les sujets des chapitres sont évidemment très "grand public", l’auteur est plus un cinéphile (1) qu’un spécialiste de l’aviation : les tapis roulants, pour les humains et pour les bagages, les scènes d’embarquement et de débarquement, le prestige de l’uniforme, les contrôles de bagages, l’envers du décor, les romances qui s’y déroulent, voire un peu de surnaturel pour finir.
On note une utilisation outrancière des termes "tarmac" (2) ou "terminal " (3), mais rappelons que cela ne s’adresse pas forcément à des spécialistes aéronautiques (4).
On est surpris par contre que, parmi de vrais chefs-d’œuvre du 7e art (films de Woody Allen, Claude Lelouch, Quentin Tarantino, etc.), l’auteur utilise également des références à des parodies comme "Y’a-t-il un pilote dans l’avion", les Simpsons ou différents opus d’OSS117 avec Jean Dujardin.
On apprend cependant à voir certains détails à travers les yeux d’un cinéphile : un cœur qui se dessine en arrière-plan, des jambes qui se replient en figurant la dérive d’un avion, des panneaux autoroutiers d’accès à l‘aéroport semblant indiquer le suspect d’une énigme, etc.
Des annexes assez fournies nous proposent une carte du Monde avec quelques aéroports et les films associés, un zoom sur Orly et six films tournés là, un focus sur quelques œuvres "La jetée", "Bird people" et "Le terminal", un index des films classés par titres, un index onomastique des réalisateurs, un index des aéroports réels ou fictifs classés par pays et un index des (bien petites !) illustrations.
On comprendra que petit ouvrage s’adresse donc davantage aux amateurs des courts et longs métrages qu’à ceux des courts ou longs courriers. Mais, si vous vous intéressez aux deux, cela devrait vous plaire.
Jean-Noël Violette
Notes :
1) Léo Soesanto travaille pour Libération, les Inrockuptibles, le "Cercle" de Canal+…
2) "Tarmac" est un terme erroné, et pourtant adoré des médias, utilisé ici au moins huit fois, là où l’on devrait parler d’"aire de manœuvre" ou d’"aire de stationnement".
3) "Terminal" est encore plus utilisé dans l’ouvrage, presque excessivement. On trouve avec soulagement au moins une fois, page 15, le terme "aérogare".
4) On trouve aussi d’autres mini-erreurs, comme les "policiers des frontières" (police aux frontières, en fait) ou une référence au film "Nous irons tous au Paradis" parlant de "grève de l’aviation", ce qui ne veut rien dire, au lieu d’une grève des personnels au sol. À noter qu’on retrouve telle quelle cette dernière approximation sur Wikipédia.
95 pages, 12 x 17 cm, couverture souple
0,110 kg
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